Il manque plus de 25 millions de femmes en Inde.
Comment explique-t-on le grave rejet de la population indienne vis à vis des filles?
On peut dire que la base du problème est une histoire d'argent.
Les filles en Inde coûtent beaucoup d'argent à leurs parents et sont donc considérées comme des fardeaux. En effet, une fille en Inde doit effectuer plusieurs cérémonies plus ou moins onéreuses. Il y a la cérémonie où la jeune fille se fait percer les oreilles et qui coûte 200 dollars. Ensuite, pour les indiens, une femme digne de ce nom est une femme qui se marie. Les mariages arrangés sont alors monnaie courante. Ainsi, la mariée est obligée de verser une dotte à son mari et sa famille, dont le montant est fixé par ces derniers. Cette dotte est constituée d'argent mais aussi de nombreux cadeaux (voiture, bijoux, réfrigirateur...). Cette tradition appauvrie la famille de la mariée pour plusieurs générations, celle-ci doit parfois travailler dur pendant 15 ans pour payer cette dotte.
De plus, il n'est pas rare, après quelques années de mariage, que le mari redemande une somme d'argent à sa femme et sa famille. Si elle refuse, elle sera torturée, battue, jetée dehors voire tuée.
Ainsi, dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 100 dollars par mois, la venue d'une fille dans la famille est très redoutée.
Que se passe-t-il alors lorsqu'une fille vient au monde?
Ce sont les belles-mères qui ont pour habitude de tuer le nouveau né fille. Dans la plupart des villages, tuer un bébé de sexe fille en l'empoisonnant ou encore en l'étouffant est devenu quasi-normal.
De plus, lorsque ces petites fille sont malades, elles ne sont pas emmenées à l'hôpital et ne bénéficient d'aucuns soins de santé, jusqu'à ce qu'elles décèdent. Rares sont les survivantes. Tandis que les garçons sont soignés avec empressement.
Avec l'arrivée de nouvelles technologies en Inde, les médecins et autres particuliers ont su se parer d'appareils à échographie. Ainsi, pour 20 dollars la séance, la mère connaît à l'avance le sexe de son enfant. Dès qu'elles savent qu'elles sont enceintes d'une fille, les femmes avortent.
Le gouvernement empêche-t-il ces infanticides?
Il a tenté de contrer ces assassinats en mettant en place un moyen de recueillement des bébés filles : à la tombée de la nuit, un berceau est placé dans le village, où les mères peuvent abandonner leur bébé. Mais cette solution a rencontré très peu de succès. Les mères préfèrent "donner leur bébé au dieu de la mort plutôt que de le donner au gouvernement".
En plus de cette inégalité de naissance, les filles qui atteignent l'âge adulte sont souvent illétrées : l'accès à l'éducation est faible pour les femmes. Rappelons que sur 100 millions d'enfants illétrés dans le monde, plus de 60 millions sont des filles.
S'en suit un cercle vicieux. En plus de la disparituion d'un grand nombre de filles, on assiste maintenant à des vols d'enfants de sexe masculin à l'intérieur même des hôpitaux.
Comment faire évoluer la société indienne lorsque que le fait même d'avoir une fille constitue une honte pour une mère?
La meilleure solution serait de supprimer la dotte et autres cérémonies coûteuses, mais les bénéficiaires de ces traditions ne souhaitent pas voir leurs gains supprimés...
Sources : Woman's Own, ressources scolaires.